16 juin. Réunion publique sur le Lyon-Turin. La désillusion
- Chapareillan Info
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16 juin 2025, 19h30, salle polyvalente.
La municipalité de Chapareillan avait convié les habitants à une réunion publique d’information sur le Lyon-Turin.
Mme Martine Venturini, maire de Chapareillan, organisatrice de cette réunion publique, présente les intervenants :
M. Damien Michallet, sénateur de l’Isère (NDLR : Les Républicains)
M. Antoine Fatiga, responsable CGT transports
M. Jérôme Rebourg, vice-président de la FNAUT, Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports
" J’ai invité ce soir des intervenants qui sont favorables à ce projet pour que les opinions divergentes soient également représentées, c’est ce qu’on appelle la démocratie. "
Elle indique le timing prévu.
" Cette réunion durera 2 heures. Tout d’abord il y aura une intervention des intervenants avec une présentation. Ensuite, nous aurons un moment d’échange où chacun pourra leur poser des questions ouvertes sur ce sujet. Par contre, je vous demande de respecter les avis divergents et de maintenir un ton respectueux. Si ce n’est pas le cas, j’arrêterais la réunion immédiatement. "
MM. Antoine Fadiga et Jérôme Rebourg présentent leur argumentaire en faveur du projet (durée : 40 mn)
Puis on passe aux questions du public (durée 25 mn), que Mme la maire interrompt pour donner la parole à M. Damien Michallet, qui ne s’est pas encore exprimé.
Pour une intervention riche d’enseignements sur le discours porté par les partisans du projet, et qui est aussi celui de notre municipalité.
" Moi je prends une position qui est de dire : pour ou contre, ma foi, menons ce débat, moi je l’ai mené par le passé et je sais que si on l’a mené, maintenant c’est comment, et c’est le sens de ma venue, c’est comment est-ce qu’on s’organise ensemble, avec nos dissonances, mais comment est-ce qu’on fait pour que ce qui va se passer, localement, et bien ce soit, évidemment pas une force, mais par contre qu’on puisse l’appréhender, l’intégrer, accompagner nos agriculteurs, créer de la valeur, pas de la valeur financière, mais créer de la valeur au regard du chantier qu’il va y avoir. Et c’est le sens de ma démarche au Sénat "
Extrait audio : durée 0'32" [►]
" Moi, c’est mon approche, je rencontre énormément de monde, mais pas des pour ou des contre, pour moi le débat n’est plus là, en tous les cas, c’est pas mon débat, moi mon débat c’est de dire, il y a quelque chose qui arrive sur mes communes, comment est-ce que tous ensemble on va faire "
Extrait audio : durée 0'15" [►]
C’est intéressant car M. le sénateur met en avant un choix stratégique.
Faut-il lutter contre le projet (la section transfrontalière ? la section française ?) ou admettre que le projet se fera, et alors faire en sorte que cela se passe le moins mal possible.
Et y répond de façon claire en optant pour le 2ème choix. C’est aussi le choix fait par notre municipalité.
A l’issue des 10 minutes du discours de M. Damien Michallet, le public a retenu l’essentiel : on ne se bat pas contre le projet, on s’adapte au mieux.
Et là, dans le public, une personne, manifestement excédée par le discours de M. le sénateur, se laisse aller à l’intervention suivante :
" Votre parole me fait bizarrement penser à quelqu’un qui essayerait de demander à une femme comment elle pourrait trouver du plaisir alors qu’elle va se faire violer "
Mme la maire décide alors de l’arrêt immédiat de la réunion.
Bilan.
5 minutes d’introduction, 40 mn de parole pour MM. Antoine Fatiga et Jérôme Rebourg, 25 mn de questions/réponses (sans que des réponses puissent être apportées à l'ensemble des questions), 10 mn de discours de M. Damien Michallet
FIN.
Durée totale. 1h20 au lieu des 2 heures prévues.
La désillusion pour tous ces participants qui avaient des questions à poser pour mieux comprendre ce projet, et qui repartent frustrés.
Que Mme la maire choisisse d’expulser le monsieur dont elle jugeait l’intervention déplacée, soit (en fait, il était déjà parti de lui-même), mais qu’elle empêche les autres participants d’échanger avec les intervenants, c’est beaucoup plus discutable.
A Chapareillan Info, le choix stratégique mis en avant par M. le sénateur nous a plutôt fait penser à ce qu’il s’est passé en France il y a maintenant 85 ans jour pour jour.
17 juin 1940 : Discours du Maréchal Pétain
" C'est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat " [écouter]
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